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Anticiper le pire des scénarios pour assurer les soins

Que ce soit au bloc opératoire, en imagerie médicale, en laboratoire ou en clinique, les machines qui servent à soigner, opérer ou faire passer des examens aux patients sont nombreuses au CHUM. Mais qui dit machine, dit entretien et réparations.

C’est la raison pour laquelle une équipe de PGBM — pour physique et génie biomédical — s’assure du bon fonctionnement de l’ensemble des équipements médicaux afin de donner les meilleurs soins aux patients.

Samuel Pelletier est l’un de ces techniciens en génie biomédical. Avec quatre de ses collègues, ils sont dédiés au bloc opératoire : laparascopes, appareils d’électrochirurgie, microscopes opératoires, etc.

« Si un département veut tester une machine, c’est notre équipe qui coordonnons le tout. On fait le lien avec les représentants, on réalise des appels de service quand c’est nécessaire. On s’assure aussi que ça corresponde bien à leurs besoins. Ensuite, on fait les tests puis on la met en service. On est l’intermédiaire entre le représentant de la compagnie et le personnel clinique. »

À l’échelle du CHUM, une vingtaine de techniciens s’occupent de 24 000 machines.

Avant tout, la prévention

L’équipe du PGBM assure la maintenance des équipements, leurs certifications et la réparation lorsque requis. Cependant, Samuel Pelletier explique que son équipe a pour mission de tout faire pour éviter les bris. « On est un département de prévention des risques et d’achat d’équipements, explique-t-il. Par exemple, on a des appareils d’électrochirurgie qui permettent, quand on enlève un organe ou une masse cancéreuse, de faire une coupe au niveau du vaisseau sanguin pour que ça coagule en même temps, ce qui évite que le sang ne se propage dans le corps du patient. Je calibre l’appareil pour m’assurer du bon “wattage” afin que le chirurgien ne brûle pas le patient. On fait l’entretien régulier pour prévenir ce type de dommage. Il faut que ce soit fonctionnel à 100 % selon les normes du manufacturier. »

Qu’adviendrait-il si on ne faisait pas d’entretien sur les appareils ? « Les pannes pourraient être plus nombreuses et plus importantes. Si la machine doit être envoyée au manufacturier pendant deux mois, c’est deux mois de traitement qui sont perdus. »

L’entretien est donc soigneusement planifiée pour limiter au minimum les conséquences sur les patients.

Un rôle de « superutilisateur »

Un « superutilisateur », c’est une personne qui se forme à un outil ou à un processus pour pouvoir former d’autres personnes.

Samuel Pelletier était présent quelques semaines avant le déménagement des trois hôpitaux (Saint-Luc,
Hôtel-Dieu et Notre-Dame) pour se familiariser avec les appareils. Il a ainsi formé le personnel clinique à leur arrivée au CHUM afin que tout soit fonctionnel.

Mais au-delà de son rôle de formateur, il cherche toujours une réponse aux questions qu’il reçoit ou s’assure de diriger la personne vers la bonne ressource. « C’est une forme de service à la clientèle », affirme-t-il.

 

Des normes très serrées

Il y a les normes du manufacturier auxquelles s’ajoutent les bonnes pratiques en génie biomédical, basées sur des standards internationaux de qualité en ce qui concerne l’entretien.

Par exemple, dans le cas d’un équipement qui est exposé au sang, le manufacturier va s’assurer qu’il n’y a pas de fentes où le liquide se logerait et pourrait potentiellement contaminer un autre patient. Tout doit être facilement nettoyable.

Avant de se joindre au CHUM, Samuel travaillait dans le secteur de l’aérospatial : il assurait la maintenance de satellites envoyés dans l’espace. Le point commun entre un hôpital et l’espace ? « Ce sont les normes, répond-il. Elles sont très serrées. La différence, c’est qu’une fois que le satellite est lancé dans l’espace, je n’ai plus aucune marge de manœuvre. Depuis que je suis arrivé au CHUM, j’ai toujours conservé cette rigueur. On n’a pas le droit à l’erreur pour les patients alors quand je mets une machine en service, je fais tout pour que ça fonctionne. » Cette équipe est essentielle pour le bon déroulement des activités cliniques et de nombreuses personnes leur font confiance.

Pas de routine !

Samuel Pelletier aime ce qu’il fait. Certains jours, il a impression qu’il vient tout juste d’arriver. « Ça fait deux ans que je suis au CHUM, mais on n’a jamais fini d’apprendre. Il y a beaucoup de défis, ce ne sont jamais les mêmes problèmes, le type d’équipement varie et le personnel aussi. Il y a beaucoup d’interactions. Ce n’est pas un travail routinier où je vais rester assis sur mon banc de test 8 heures sur la même machine et recommencer le lendemain. Parfois, je suis appelé en urgence au bloc opératoire… Je ne sais jamais à quoi ma journée va ressembler. »

Il explique que lors d’appels d’urgence, il est toujours là pour répondre, rassurer le personnel clinique et leur garantir que la machine va fonctionner pour ne pas avoir à annuler de rendez-vous.

« On éteint les feux, on est une des premières lignes. Mais ce qui est le fun, c’est le personnel clinique. Ils sont numéro 1, très compréhensif. Même s’il y a du stress lorsqu’ils nous appellent, ils savent qu’on est là. C’est vraiment un bel environnement. »