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Améliorer la qualité de soins avec des appareils portatifs

Profession : biochimiste clinique. Professionnel œuvrant dans un établissement de santé pour superviser les opérations d’un laboratoire de biochimie qui effectue l’analyse de molécules contenues dans le sang, les urines, etc.

Depuis 11 ans, Lyne Labrecque est l’une des huit biochimistes cliniques qui travaille au Département de biochimie du CHUM. Ils sont à peine plus de 80 à exercer cette profession au Québec.

« Il y a toujours un biochimiste clinique dans un établissement hospitalier, mais il va souvent être seul à réaliser l’ensemble des tâches, explique-t-elle. Dans un CHU comme le nôtre, on est davantage spécialisé. On se partage le travail. Il va y avoir le spécialiste de l’endocrinologie, des tests de drogues, etc. Mon rôle, c’est de superviser l’ensemble des analyses effectuées hors laboratoire. »

Lyne a la responsabilité de plusieurs centaines d’appareils portatifs répartis dans les cliniques, les services et les unités de soins. « Je m’assure que la qualité des résultats soit la même que si l’analyse avait été effectuée au laboratoire. Je suis responsable du choix des appareils, du programme d’assurance-qualité, ainsi que de la formation des utilisateurs. »

Le plus courant, et le plus connu d’entre eux : le lecteur de glycémie. Cet appareil permet de mesurer le taux de sucre dans le sang de patients diabétiques. Au CHUM, on compte pas moins de 400 lecteurs de glycémie utilisés quotidiennement par plus de 4000 professionnels de la santé, dont des infirmières, des inhalothérapeutes et des technologues.

Un gain de temps précieux pour les patients

Lorsqu’une équipe ou un professionnel souhaite implanter une nouvelle analyse de biologie délocalisée, un comité multidisciplinaire en évalue la pertinence et la faisabilité. Quels sont les bénéfices escomptés? De meilleurs soins aux patients? Une meilleure pratique organisationnelle?

Dans certains cas, la réponse est évidente : c’est le cas d’un appareil situé au bloc opératoire qui permet de mesurer le taux d’hémoglobine.

« En cours d’opération, si le patient saigne, on sait tout de suite si une transfusion est nécessaire. Sans ces appareils, on perdrait du temps, ce qui pourrait entraîner d’autres complications. »

Comme la qualité des résultats doit être identique à celle qu’on obtiendrait en laboratoire, Lyne s’assure de la formation, de la mise à jour des compétences des utilisateurs, ainsi que de la réalisation périodique des contrôles de qualité. Si un appareil est implanté, elle s’assure que son utilisation accroît véritablement l’expérience de soins du patient.

Une connexion essentielle

La majorité des appareils mis en service par Lyne sont connectés aux systèmes d’information de l’hôpital : on est ainsi capable de retracer le moment où le test a été réalisé, par qui il a été fait, et de garantir que l’utilisateur a bien réussi sa formation. « On s’en va vers des appareils qui sont quasiment des ordinateurs, et ça nous permet d’effectuer les suivis d’erreurs ou de problématiques à distance. Ce ne serait pas aussi efficace si les appareils n’étaient pas connectés. »

Un parcours, une vision, une équipe

Après avoir obtenu son doctorat en biochimie, Lyne a choisi de se spécialiser en biochimie clinique au CHUM.

Elle a choisi le CHUM pour le côté recherche et enseignement. « On reçoit beaucoup de futurs biochimistes cliniques. Pour ceux que j’ai encadrés, je suis fière de voir que j’ai réussi à leur inculquer un peu de ma vision concernant les analyses hors laboratoire. On comprend de mieux en mieux l’importance et l’encadrement de ces petits appareils, et surtout les gains pour nos patients. »

C’est aussi un travail d’équipe, car sans la collaboration de milliers d’utilisateurs, la qualité des résultats serait différente.

« On a une belle collaboration de toutes les autres professions. C’est un gros plus ! »

Sa fierté? « C’est de sentir que j’ai un impact. Si on reçoit une demande, c’est qu’il y a un besoin ou une problématique. Il y a toujours quelqu’un qui veut améliorer les soins aux patients, et on travaille avec cette personne pour y arriver. »