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Au CHUM, de mère en fille

Au CHUM, de mère en fille

Mère et fille, c’est ensemble que Tatiana et Irina prennent leur café et leurs repas au travail. Les deux sont passionnées par leurs tâches et par les patients qu’elles accompagnent. Elles ont la chance, de toute évidence, de vivre une relation plus qu’harmonieuse. Lorsqu’elles parlent l’une de l’autre, l’amour et l’admiration sont palpables.

Immigration et changement de carrière pour Tatiana

Tatiana atterrit à Dorval en 2005. À ses côtés, son conjoint et sa fille, Irina. La petite vient de souffler ses 6 bougies. Moldave d’origine, russophone1, la petite famille s’installe à Montréal, dans l’espoir d’y trouver un monde qui convient à leurs aspirations. Dans ses poches, un diplôme d’ingénieure électrique.

« J’ai toujours été passionnée par la médecine, mais ma mère craignait que je sois trop sensible pour travailler en santé », se souvient-elle en roulant un peu ses r. L’immigration ouvre la porte à ses rêves. Ses cours de francisation à peine terminés, elle entre en soins infirmiers au collège Bois-de-Boulogne. La suite est classique : le CHUM fait partie des établissements où elle réalise un stage, elle adore et adopte l’endroit pour y faire sa nouvelle carrière. Elle y commence comme externe en 2009, puis devient CÉPI.

Le CHUM m’a attirée du premier coup : pour la science, le professionnalisme, et les connaissances qu’on y trouve. — Tatiana Zuicova

Par la suite, Tatiana poursuit ses études au baccalauréat. Elle occupe maintenant le poste d’infirmière clinicienne à la clinique d’urologie du CHUM. Elle est heureuse, dans le cadre de son travail, d’enseigner aux patients (sa mère en est bien fière et la consulte régulièrement pour ses propres soucis de santé!) comment ils peuvent activement contribuer à leur parcours de soins. Elle montre avec joie l’une des fiches santé auxquelles elle a collaboré : Le bilan urodynamique, un test ultraspécialisé effectué à la clinique.

L’entourage de Tatiana n’a que de bons mots pour elle. L’infirmière-chef de son unité, Isabelle Sauvageau, souligne volontiers la passion et le dynamisme de Tatiana. Sophie Tremblay, assistante-infirmière-chef, parle d’elle comme d’une collègue extraordinaire : « Tatiana est une femme d’exception, droite, aimable, douce et à l’écoute. Elle est aussi une travailleuse acharnée. »

Une pandémie, de nouveaux défis

Et puis arrive la COVID-19. La famille avait prévu de déménager en avril. L’incertitude plane, alors que les consignes sanitaires sont émises, l’une après l’’autre. Tatiana est affectée comme assistante-infirmière-chef à l’Hôtel-Dieu2 pendant un mois. Les journées sont longues et exigeantes. « Ça a été difficile, au début de la première vague de COVID, souligne Tatiana. Mais finalement, tout est rentré dans l’ordre, on a pu emménager dans notre nouvelle maison tout en continuant à prendre soin des patients… »

Irina, pour sa part, travaille en restauration et hôtellerie de luxe au moment où la pandémie frappe. Les restaurants ferment sous le coup des mesures sanitaires d’urgence. L’été arrive, les restrictions se relâchent, l’espoir d’un retour à la normale pointe… Puis survient la deuxième vague. Irina se retrouve encore dans l’incertitude.

Tatiana propose à sa fille de changer de domaine et d’en choisir un plus stable. La santé, peut-être? Irina trouve le conseil maternel judicieux. Elle envoie son curriculum vitae au CHUM. Début janvier 2021, elle obtient un poste d’agente administrative à l’accueil/admission.

« Irina, dit avec fierté Tatiana, a une grande capacité d’adaptation. Elle est intelligente, rapide et compétente. Elle est aussi très gentille! » Ce sont des qualités utiles à l’agente administrative lorsque vient le temps de transférer un appel, de recevoir les patients et leurs proches, ou de transmettre un dossier. Lucie Lachapelle, chef de service du centre des rendez-vous et gestionnaire d’Irina, parle de sa nouvelle employée comme d’un « rayon de soleil, qui répond toujours présente » quand elle a besoin de quelqu’un pour accomplir une tâche.

Discutez avec Irina quelques instants et vous comprendrez l’importance qu’elle accorde au service à la clientèle. Pour elle, il est essentiel de montrer une image positive lors de ses interactions avec les patients et leurs proches.

Les gens ne réalisent pas nécessairement à quel point ça paraît, lorsqu’on est passionné, ou pas, par notre travail. — Irina Zuicova

En plus de travailler à temps plein au CHUM, Irina poursuit des études en psychologie. Elle a délaissé son studio en janvier 2021 pour revenir vivre à la maison avec son chat. « Pas un chat, mais trois chats!, précise Tatiana, car elle prend soin des chats d’une amie aussi. Vous savez, j’ai eu besoin de patience par moments, avec ma fille! »

Irina sourit. Elle se rappelle la fois où elle avait rapporté chez elle un gecko , trouvé au magasin où elle était commis (un lapin nain et un aquarium font aussi partie de la maisonnée!)… Ou encore, les fois où Tatiana la consolait après une demi-journée de bénévolat au CHU Sainte-Justine, où, adolescente, elle accueillait les visiteurs, alors qu’elle aurait préféré être avec des petits patients…

Irina regarde Tatiana avec tendresse. « Ma mère, résume-t-elle, me soutient et m’encourage à tout moment ». Que voulez-vous : l’amour entre une mère et sa fille, c’est inconditionnel!

1 La République de Moldavie est située en Europe de l’Est, entre la Russie et la Roumanie. Le quart environ de la population est russophone.
2 L’Hôtel-Dieu a rouvert temporairement au printemps 2020 pour accueillir des patients en attente d’un retour dans leur résidence après un séjour au CHUM.