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Se surpasser en équipe pour vaincre le cancer

Joannie Desroches a entendu parler pour la première fois du projet de la sonde anti-cancer alors qu’elle était étudiante à la maîtrise en physique médicale.

Cette dernière n’a pas hésité une seconde quand le chercheur Frédéric Leblond du Centre de recherche du CHUM et professeur au département de génie physique à la Polytechnique lui a proposé de faire partie de l’équipe pour développer cet outil qui allait indiquer en temps réel où se trouvent les tissus malades. Pour elle, les bienfaits de cet outil sur le patient est une grande source de motivation.

Une sonde digne d’un film de science-fiction
La sonde développée utilise une technique optique qui s’appelle la spectroscopie Raman. Grâce à la fibre optique, un laser entre en contact avec un bout de tissu. Le signal qui revient dans la fibre optique sera différent en présence de cellules cancéreuses. La création de cet outil, digne des séries de science-fiction, a été menée par une équipe multidisciplinaire.

En laboratoire nous avons des ingénieurs en physique, en biomédical, on travaille en collaboration avec des pathologistes qui sont notre référence

C’est sans compter l’apport inestimable du Dr Kevin Petrecca qui a tout de suite intégré la sonde prototype à son travail de neurochirurgien oncologue. «Je trouve ça très motivant de travailler avec Dr Petrecca qui est super enjoué par la recherche que l’on fait» soutient Joannie dont le rôle consistait à optimiser le système en laboratoire pour qu’il soit utilisé en salle d’opération.

Un gestionnaire de projet inspirant
Quant à Frédéric Leblond, Joannie lui lève son chapeau d’être aussi incroyable pour gérer un projet aussi pluridisciplinaire. Un défi de taille au quotidien. «L’une de nos principales difficultés a été d’être capables de prendre des mesures en salle d’opération et de bien saisir la réalité des chirurgiens. Par exemple, il y a environ huit sources de lumière ambiante en salle d’opération qu’on ne peut pas nécessairement contrôler. On doit vraiment connaître l’impact de toutes ces sources de lumière sur le signal qu’on acquiert pour être capable d’adapter notre système en conséquence », soutient Joannie. La bonne nouvelle est que l’équipe a surmonté cet obstacle et a même obtenu des mesures de plus en plus précises sur une centaine de patients. L’autre bonne nouvelle est que cette technologie peut être aussi utilisée pour détecter d’autres types de cancer comme celui du poumon, de la peau ou du côlon.

Un prix bien mérité
Joannie est très fière de faire partie de l’équipe qui a mis au point cette technologie qui a d’ailleurs remporté le prix du public Découverte de l’année 2017 décerné par Québec Science. Alors que la sonde s’inscrivait dans le cadre de sa maîtrise, Joannie planche maintenant sur son projet de doctorat où elle travaille à intégrer cette même technologie, mais cette fois dans une aiguille de biopsie pour guider les biopsies du cerveau. Un outil plus appliqué au diagnostic qu’au traitement. «On aimerait vraiment améliorer le diagnostic du cancer du cerveau dans le but de prendre moins d’échantillons, donc moins de risques pour le patient pour ce type de chirurgie», termine Joannie très emballée par la suite du projet.

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