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Le CHUM en histoires

Une fête des Mères en zone chaude pour Selma

« J’assume les risques qui viennent avec mon choix de carrière »

Depuis quelques semaines, l’étage de pneumologie, où travaille habituellement Selma Tessa, infirmière, est consacré à des patients atteints de COVID‑19. Une zone chaude, comme on dit dans le milieu. S’y trouvent désormais des patients de tous âges aux diverses conditions médicales, avec des besoins tout aussi variés. Ils ont en commun la solitude qu’apporte leur confinement et leur combat contre un virus qui n’a pas encore révélé toute sa personnalité.

C’est avec ces patients que Selma a passé la journée de la fête des Mères. Une journée où, dit-elle, elle s’est sentie un peu triste pour ceux dont la famille est loin. « Mais, somme toute, ajoute-t-elle du même souffle, la journée fut plutôt bonne – de toute façon, mieux vaut rester positive, autant pendant cette journée spéciale que le reste du temps. »

Apprendre à lâcher prise

Pour Selma, pourtant, voir le bon côté des choses n’a pas été toujours simple ces dernières semaines. Si elle qualifie la transition de l’unité vers la spécialité COVID‑19 de plutôt facile, grâce au travail d’équipe notamment, Selma a éprouvé une certaine difficulté à s’adapter à une clientèle plus âgée, moins autonome et nécessitant des soins de base. « Aussi, ajoute-t-elle, je trouve ça difficile de voir des personnes qui souffrent seules et meurent seules, sans famille, avec l’interdiction des visites aux patients. Tranquillement, une sorte de lâcher-prise est en train de s’opérer. »

Selma n’hésite pas à partager son optimisme et sa sagesse aux patients qu’elle soigne. Elle raconte d’ailleurs avoir incité une patiente à regarder autre chose que les nouvelles en boucle à la télé. « Il faut savoir faire la part des choses; sinon, on finit par avoir des idées noires! »

Bien qu’elle craigne d’infecter sa famille par accident, Selma est catégorique : « J’assume les risques qui viennent avec mon choix de carrière ».

Son secret pour garder le moral? Des mots, prononcés par un médecin et qu’elle se répète chaque matin. « Au début de la pandémie, dit-elle, j’étais super inquiète. Puis j’ai entendu le Dr Robert Wistaff, en médecine interne, dire à des employés que ça ne servait à rien de stresser et de ne penser qu’à ça. Que si on l’attrapait, le virus, on s’en sortirait. »

De la confiance en cette fête des Mères

C’est donc avec confiance que Selma a passé la fête des Mères au CHUM. Quelques personnes ont d’ailleurs reçu leur congé de l’hôpital cette journée-là. « Ça donne une lueur d’espoir, raconte l’infirmière, car on voit concrètement que ce n’est pas tout le monde qui va mal. En fait, on ne se retrouve pas nécessairement aux soins intensifs quand on a la COVID‑19. Il faut réussir à voir le positif dans tout ça. »

Pendant que Selma, mère de trois jeunes enfants, veillait aux bons soins de ses patients, son conjoint s’occupait de la marmaille et préparait le souper. « Une journée typique, s’amuse-t-elle avec tendresse, depuis que mon conjoint est en télétravail à cause de la pandémie! ». Voyant les choses du bon côté, Selma croit que la pandémie aura permis à plusieurs de réaliser à quel point s’occuper d’une maisonnée demande du temps et de l’énergie.

Pour retrouver la quiétude

Voici des conseils de Lysanne Goyer, chef de service, psychologie et soins spirituels, pour identifier votre état d’être afin de retrouver une forme de quiétude.